Conserver, extraire : quelles sont les limites ? Point de vue biomécanique

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste, Réalités Cliniques n°2 - 11 juin 2020 (page 97-100)

1. Baisse de résistance de la dent en fonction de la perte de substance selon Reeh et coll. [2].

Information dentaire
Conserver ou extraire une dent ? Cette question est probablement celle que nous nous posons le plus souvent dans notre exercice. Il est évident que la réponse doit prendre en compte non seulement l’état de la dent elle-même, mais aussi sa place stratégique dans un plan de traitement global, ainsi que le contexte général du patient. Concernant l’état de l’organe dentaire, il est possible de définir des critères pouvant nous aider à orienter la décision. Ainsi, afin de respecter le principe de mutilation biologique minimum et pour débuter ce numéro, nous avons souhaité nous interroger sur les limites de conservation d’une dent et avons demandé à trois cliniciens spécialisés en dentisterie restauratrice, endodontie et parodontologie de nous apporter leur éclairage, pour nous aider à déterminer les facteurs à prendre en compte pour résoudre cette épineuse question.

Les facteurs mécaniques intrinsèques à considérer dans la conservation d’une dent altérée sont liés aux possibilités de la restaurer durablement. Les facteurs de fragilisation de la dent sont la perte de substance, l’impact de l’occlusion et du système de restauration, le rôle fonctionnel de la dent. Pour restaurer une dent fortement délabrée on privilégie chaque fois que possible les restaurations collées au niveau supra-gingival qui présentent un plus fort taux de pérennité que les restaurations corono-périphériques à n’envisager qu’en cas d’impossibilité de réaliser une RPCI.

Une dent fortement délabrée n’assure plus son rôle esthétique et fonctionnel, mais cela n’en fait pas pour autant une dent à extraire. Les facteurs mécaniques intrinsèques à considérer dans la conservation d’une dent altérée sont directement liés aux possibilités de restaurer de manière pérenne sa morphologie et son aspect, afin qu’elle puisse jouer tout son rôle au sein de l’arcade. En dehors de l’aspect infectieux et parodontal, la conservation de la dent doit absolument être envisagée s’il existe un moyen de la restaurer durablement.

Le but de cet article est d’évaluer dans un premier temps les facteurs de fragilisation de la dent et leurs conséquences sur ses capacités de résistance, puis d’envisager les différents types de restauration permettant de restaurer les structures manquantes tout en préservant autant que possible les tissus résiduels.

Aspects biomécaniques de la résistance de la dent

Le premier facteur de fragilisation de la dent est la perte substance, plus particulièrement lorsqu’elle entraîne la rupture de la continuité des structures naturelles périphériques qui assurent la cohésion et la résistance de sa partie coronaire [1]. Le risque de fragilisation est plus important à partir du moment où une crête marginale est atteinte, et plus encore lorsque les deux crêtes marginales sont…

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